Depuis vingt-deux ans qu’il vit en France, on connaît bien et on apprécie à sa juste valeur le contrebassiste canadien Chris Jennings, au jeu à la fois élégant, souple et puissant. Ce n’est pas un musicien extraverti, mais on le remarque toujours avec sa belle sonorité boisée, son placement rythmique impeccable et son inventivité permanente d’une grande musicalité, toujours prêt à ajouter un supplément d’âme aux morceaux qu’il interprète. On l’a entendu notamment aux côtés de Joachim Kühn, Nguyên Lê, David Linx, Dhafer Youssef, Céline Bonacina ou Gregory Privat.
Ce que l’on sait moins, c’est qu’il a déjà enregistré sept albums en leader– dont une partie au Canada et deux disques de contrebasse solo – et que son dernier projet sous son nom remonte à dix ans. Son huitième et passionnant album : « Boy, She’s The Dandy », avec un nouveau groupe intitulé : « Five Ways Home », est certainement son disque le plus abouti, porteur d’une belle ambition esthétique, avec un large éventail musical, qui reflète sa solide maturité et sa pertinente ouverture d’esprit.