En remontant une rue de Paris, un soir de pluie, à la nuit tombante, deux hommes marchent en s’entraidant, se soutenant l’un l’autre. Ils sont loin, touchants, complices… L’image est belle mais elle est trompeuse. Si on s’approche, ces deux hommes ne sont qu’un, un homme et sa contrebasse. Sur scène, comme dans la vie, ils ne font qu’un, se fondant l’un dans l’autre. Cédric Caillaud, contrebassiste de son état, n’est que fusion entre son instrument et lui. En période de disette, il y a des années de cela, alors qu’il débutait dans le métier, courant le cachet, le musicien dormait dans un petit appartement vide dans la housse de sa contrebasse en guise de sac de couchage, partageant avec son instrument les galères des premiers temps. Vingt ans plus tard, ce rochelais « monté à Paris » fait partie du sérail. De ceux qui assurent, de ceux qu’on appelle systématiquement pour partir sur la route, en tournée, parce qu’il est un des piliers sur lesquels la confiance et l’inspiration sont possibles.