Parce que ses ascendants viennent de l’île de Boa Vista, île de sables sahariens, qu’elle a grandi à Santiago l’africaine et à São Vicente la nomade, qu’elle s’est engagée dans la musique à Lisbonne, capitale du fado et de la pop, la Capverdienne Nancy Vieira brasse la lusophonie métissée, avec charme et délicatesse.
Manhã Florida est le cinquième album de la chanteuse, et le second qu’elle enregistre pour le label Harmonia, partenaire de Lusafrica dans l’archipel. Il s’ouvre sur Mi Sem Bo Amor, une superbe morna composée par deux figures de la musique capverdienne, Vitorino Chantre, poète et musicien, père de Teofilo, et Amândio Cabral, auteur de l’emblématique Sodade. La première impression, c’est la voix de Nancy, maîtrisée, juste comme rarement, pleine de tempérament, ce qui a valu à la jeune femme l’étiquette décernée par la critique portugaise de « plus belle voix du Cap-Vert », au rayon de la nouvelle génération ; la seconde, c’est la richesse des territoires musicaux déclinés sur un fond de classicisme exigeant.